Enfin Araneus pallidus ?
Découvrant une toile à la géométrie parfaite dans les arbustes bas de mon jardin, je m'interroge sur l'identité de sa propriétaire; Araneus, certainement, mais ensuite ?
Sur la gauche, à l'abri d'une branche de conifère, un cocon...
Les pallidus que j'espère rencontrer sont tardives et ce cocon déjà déposé en cette fin septembre me laisse plutôt supposer qu'il s'agit d'une diadematus.
Je ne trouve pas la retraite de Madame, alors, curieuse, je décide de sacrifier une pauvre écaille qui somnolait au pied des arbustes ( ces hétérocères sont particulièrement nombreux ce mois ci et mon geste se fait sans remords )
Dans la seconde qui suit le dépôt du papillon sur la toile, la bête surgit de la droite, si grosse, si colorée que, surprise, je fais un pas en arrière tandis qu'affamée, elle se jette sur la proie .
Elle est magnifique. Une femelle dans le plein épanouissement de l'âge. Des formes généreuses et une couleur miel d'automne du plus bel effet. Et si c'était une pallidus ?
J'ai bien retenu la leçon de Jules et je sais que le secret de la détermination se trouve dans l'épigyne.
Alors, profitant d'une vue imprenable sur le châssis de la bête, je mitraille :
Le scape est court, légèrement recourbé en crochet vers l'avant, il me semble y voir des stries longitidinales...
Mon coeur bat très fort car je crois reconnaître celui de pallidus !
Il me reste une frustration car la position de l'araignée et de sa toile m'empêchent d'avoir une vue sur le dessin de l'abdomen. Titillant la bête et à force de contorsion pour passer mon bras et l'appareil photo de l'autre côté sans abîmer la toile ( c'est là que je regrette mon petit réflex ! ), je finis par obtenir ce cliché qui, même un peu flou, donne un aperçu du motif. Celui-ci ne fait que me conforter dans ma conviction... et mon enthousiasme
Sans doute dérangée par mon frôlement sur la toile, Madame s'est réfugiée dans son abri.